Projet de photographie urbaine franco-allemand

Projet de photographie urbaine franco-allemand

À l’occasion des échanges franco-allemands entre les campus du LFS et de la DSS, des élèves de 3ème et de 2nde ont investi l’espace de la ville (ancienne Concession Française) pour observer et décrire les tractations et autres négociations qui ont cours dans l’espace public. Avec ce projet, il s’agit de se soucier de la manière de rendre compte du réel, un réel qui se donne pour ce qu’il est en dehors de toutes autres prescriptions qui tendent trop souvent à le rendre second, voire inutile. Les élèves ont tenté de rendre compte d’un univers des pratiques de l’espace public et ont évoqué la gestion de ses espaces publics, la façon dont l’histoire patrimoniale est investie à l’échelle des individus – oui, un espace raconte une certaine histoire.

Avec leurs prélèvements photographiques, les élèves ont fait preuve d’une collaboration ethnographique de l’écriture de terrain et de l’image photographique et ont réactualisé la façon dont l’un et l’autre étaient la question du réel pour l’ouvrir à la discussion.

Cette écriture conjointe est une manière d’amplifier notre rapport avec le réel, de le questionner (la photographie n’est pas une illustration, elle est une sorte d’actualisation d’un événement), de dresser les territoires communs entre le point de vue de la photographie et celui du carnet de terrain, tous deux soucieux de décrire au mieux la scène en prenant pleinement conscience de sa position dans cette construction.

Révélant l’épaisseur poétique de la ville via une réactualisation de l’alphabet – parfois poussée à l’abstraction – à partir des sujets ou motifs du quotidien banal, les élèves ont démontré que le rêve est bien présent dans la réalité – le travail de l’artiste consiste à appréhender la poésie contenue dans la réalité. L’artiste doit surpasser la réalité, la multiplier. S’en servir. En même temps, s’approcher d’elle pour la saisir par surprise.

Matthias Schäfer, professeur d’allemand.

Réalisation de Martin Vincelot & Erik Reitz, Julie Porrot & Janette Xia

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